Coups de coeur du mois
Les impatientes
Djaïli Amadou Amal
Un roman poignant qui lève le voile sur la condition des femmes au Sahel. C’est l’histoire de Ramla, Hindou et Safira, qui doivent se conformer avec "patience" aux diktats d'un patriarcat fondé sur la religion, ce qui équivaut à leur faire accepter la servilité due à leur époux et aux autres épouses dans un monde polygame.
On est sidéré par la condition de ces femmes, choqué par le destin de ces "impatientes" soumises par devoir et par coutume.
Ce livre, qui a obtenu le Prix Goncourt des lycéens 2020, se dévore avec émotion et compassion. Impossible de rester indifférent à cette lecture essentielle !
A quoi rêvent les étoiles
De Manon Fargetton
« Le monde est petit.
Tout petit.
Il y a presque un siècle, un écrivain hongrois a imaginé dans l’une de ses nouvelles qu’une personne sur la planète peut être reliée à n’importe quelle autre par une chaîne de six relations individuelles. La « théorie des six degrés de séparation », il a appelé ça. »
Ce roman choral nous emmène à la rencontre de cinq personnages que tout sépare : Titouan un ado qui vit reclus dans sa chambre, Alix, lycéenne qui rêve d’être comédienne, Luce qui ne sait plus vivre depuis la mort de son mari, Gabrielle qui fuit pour être libre et Armand qui a oublié de vivre pour sa fille. Cinq personnes solitaires qui cherchent à donner un sens à leur existence, un nouveau souffle à leur destin. Si rien ne les rassemble de prime abord, tous sont connectés dans un ensemble, tous auront un impact sur la vie de l’autre…
Désarmant, tendre, lumineux, ce roman nous incite à prendre le temps de réfléchir au monde qui nous entoure, à ces personnes qui peuplent notre quotidien sans qu’on y prête attention… Un petit bonheur à lire absolument, qui nous fait passer du rire aux larmes au gré des chapitres…
Light of my life
de Casey Affleck
Dans un futur proche, les femmes ont été éradiquées par un virus, qui n’a épargné que quelques-unes d’entre elles. La jeune Rag en fait partie.
Depuis que sa mère et la moitié de l’humanité sont mortes, Rag vit seule avec son père, sans attaches, dans un monde hostile qui ne doit pas savoir qu’elle est une fille.
La mise en scène laisse la part belle aux scènes de la vie « quotidienne », dans l’observation des rituels et de la stricte discipline instaurés pour la survie. Leur vie n’est qu’une fuite permanente dans une crainte constante.
Et pourtant ce film, s’il se passe dans un monde post-apocalyptique, n’a pas pour sujet principal la survie, mais plutôt ce lien paternel très fort, juste et beau entre un père et sa fille.
Light of my life traite avant tout de la parentalité, de la complicité entre un père un peu paumé, qui veut aimer et sauver sa fille, et qui peine à trouver les mots à l’arrivée de l’adolescence, et sa fille qui cherche à le protéger mais à se construire.
Un petit côté contemplatif, et beaucoup d’émotions !